Cet ouvrage s’inscrit dans un ensemble d’actes de colloque sur les Pays de Savoie dans la Grande Guerre. Ce volume, riche de dix contributions, d’une introduction de Frédéric Turpin et des conclusions proposées par Georges-Henri Soutou, poursuit l’étude des mutations engendrées par le conflit dans un territoire particulier, alors rattaché à la France depuis un peu plus d’un demi-siècle et encore à bien des égards marche frontalière. Il a pour ambition d’enrichir les monographies régionales, qui présentent un intérêt fondamental pour mieux comprendre la complexité de cette guerre et de ses effets multiples.
Plusieurs contributions ont accordé une attention particulière au caractère frontalier des Pays de Savoie et abordé ainsi les réseaux de renseignement, l’action humanitaire suisse, la rencontre tripartite de Saint-Jean-de-Maurienne, les débats sur la zone franche de Haute-Savoie. D’autres se sont attachées à la question cruciale du « moral » durant ce qui reste dans la mémoire collective comme l’année la plus dure de la guerre. La description des causes de la catastrophe ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne, le récit de la crise et de la restauration du moral, un portrait du clergé savoyard en 1917, l’étude des déserteurs et fusillés de Savoie pendant l’ensemble de la guerre et l’esquisse d’une comparaison avec le département du Puy-de-Dôme permettent de remettre l’année 1917 en perspective, dans l’ensemble de la guerre comme dans les problématiques nationales. Au total, le volume offre des questionnements et des éléments de réponse qui permettent de recontextualiser finement «l’année terrible», au-delà des passions qu’elle déchaîna.